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Le Journal du confiné #2 – À la rencontre des équipes de Nicollin

Hommes et femmes de l’ombre, on ne les appelle plus « éboueurs » mais ripeurs ou encore agents de propreté urbaine. Vous les croisez tous les jours, ils arpentent les rues du territoire, confinement ou pas. Rencontre.

Implantée à Avion, l’entreprise Nicollin emploie plus de 160 personnes : collecte des déchets ménagers, recyclables, des encombrants, des bornes à verre, des dépôts sauvages…

Il est midi quand j’arrive sur site. Masqués, les ripeurs et leur chauffeur attendent patiemment les instructions et leur camion de collecte. 

Ils connaissent les secteurs par coeur. J’accompagne Sylvain et Didier, ils cumulent plus de 45 ans d’expérience à eux deux. Sur un rythme soutenu, ils enchaînent les rues Liévinoises et connaissent parfaitement le trajet qu’ils doivent effectuer. Ils sont même à la limite de me perdre dans une petite cité. Quel rythme, je cours après le camion, Sylvain exécute les gestes habituels et multiplie les montées-descentes du camion. Ils ont connu la modernisation des collectes « Avant c’était des petites caisses jaunes, qu’il fallait porter à bout de bras pour la verser dans la benne », explique Didier. Depuis les collectes ont évolué. Aujourd’hui, elles sont robotisées et les conteneurs plus manœuvrables. « Malheureusement, je suis toujours obligé de descendre du camion, constate le ripeur. On demande juste aux riverains de placer correctement les conteneurs ».

En effet, les collectes sont désormais robotisées et facilitent le travail des agents de propreté. Le placement du conteneur est primordial, il leur permet de gagner du temps et d’éviter au maximum les efforts physiques et répétitifs :

1/ Je place mon conteneur en bordure de trottoir.

2/ Je place mon conteneur avec celui d’un voisin, si j’en ai.

3/ Je place mon conteneur à distance des véhicules stationnés proche de mon domicile.

Je poursuis ma course après le camion de Sylvain et Didier (note à moi même, penser à travailler ma condition physique), quand une riveraine prête à amener ses enfants à l’école, les salue. « C’est toujours plaisant de discuter avec les habitants, de voir leur reconnaissance, souligne Sylvain en replaçant correctement les conteneurs. Pendant le premier confinement, on ressentait le respect des gens pour notre métier ». Un merci ça coute rien et ça fait toujours plaisir, non ?

J’abandonne les deux collègues et amis et les laisse terminer leur secteur pour me rendre auprès de Jean-Laurent et Frédéric. C’est près d’une borne à verre de Lens que je retrouve les deux compères qui depuis deux années arpentent les rues du territoire. Leur mission, se rendre dans les 36 communes du territoire, et  « déblayer » les dépôts sauvages des bornes de collecte du verre. Un petit coup de balai, les morceaux de verres ramassés, rien de bien méchant me direz vous. Et bien, pas vraiment. Nous avançons vers d’autres bornes et de plus en plus de déchets s’amassent autour d’elles. Je m’insurge de voir, posé à côté de la borne de collecte du verre, un sachet, rempli de… bouteilles et pots en verre (photo de droite) « C’est bête, mais pourquoi la personne n’a pas jeté ses verres au lieu de les laisser à côté ? », se questionne-t-on avec Jean-Laurent. Et plus nous avançons, plus les dépôts sauvages autour des bornes se font nombreux : fagots de déchets verts, sacs poubelle, vêtements, livres… Chaque jour, ils collectent entre 500 et 1000 kilos de dépôts sauvages. « Même près des bornes enterrées, on retrouve des déchets. Alors que les gens peuvent juste ouvrir la borne pour jeter le sac… », explique Frédéric.

Ces incivilités peuvent être punies par la loi. Elles sont considérées comme des dépôts sauvages et peuvent être punies d’une amende allant jusqu’à 1500€ ainsi que de la confiscation du véhicule incriminé. Cher pour ne pas avoir eu le courage d’ouvrir la borne…

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